Carlos Nunez - Bretona
C’est l’histoire d’un homme coincé entre les quatre murs d’un appartement, perdu dans la forêt obscure d'immeubles d’une grande ville, impersonnelle et grise, hiératique et froide, polluée et minérale. Puis cet homme sort d’un petit boîtier un objet circulaire et plat qu’il s’est récemment procuré. Il le place avec déférence dans une boîte autrement plus grosse, plus finement ouvragée. Il appuie sur ce qui ressemble à un bouton. Et alors, les premières notes retentissent, musique ancestrale ou moderne, mais indéniablement inspirée, et peu à peu elles se distillent dans l’atmosphère… Bientôt l’homme ne se trouve plus dans son appartement, il est au milieu d’une vaste plaine, acclamé par les vents à l’arôme salin, au bord d’une falaise où la mer vient se blottir, encore et encore, tempétueux ressac du flot écumeux. Les embruns lui caressent le visage, il est ailleurs, un monde rêvé des temps anciens, où la magie a encore cours et où l’imagination est reine…
Voici de manière légèrement romancée, l’effet que m’a fait cet album à la première écoute. Indéniablement, je suis tombé sous son enchantement. Evocateur, varié, non hermétique et malgré tout technique, intégrant l’influence du rock à la tradition, un Galicien en Bretagne est un pur joyau de musique celtique. Notamment grâce au talent de son auteur, Carlos Núñez, surnommé avec raison, me semble-t-il, le « Jimmy Hendrix de la cornemuse » (et on pourrait ajouter « de la flûte » aussi). Tour à tour dansant, intimiste, épique ou lyrique, l’album est en quelque sorte un voyage au pays de la musique celtique, mené avec inspiration et passion, que je vous invite à faire.